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LE MOT DE L’ELEVE

Nous sommes lundi, en ce début du mois de septembre et je vais pour la première fois au cours de wa-jutsu.

 

Je me demande encore ce que je fais là. J’ai été intrigué par des publicités et j’ai assisté à une démonstration lors d’un forum des associations.

Pourquoi tant de bruit autour de cette discipline ?

C’est ma foi au premier coup d’œil très artistique, presque chorégraphique mais, dans le domaine de l’art martial qu’en est-il vraiment ?

J’ai pas mal d’idée préconçu sur la façon d’apprendre à se battre, car il me semble tout de même que l’on vient à l’art martial pour cela.

Je monte donc sur le tapis. On m’explique comment me déplacer (je ne savais pas ?!!!). On m’explique les saluts, on m’apprend à me laisser tomber depuis la position accroupie.  Je pense que c’est bien peu.

Pourquoi ne m’apprend-on pas tout de suite des prises compliquées et qui pourraient me servir.

Les anciens pratiquants font ça avec tellement de plaisir naturel que ça ne peut être difficile. N’essaieraient-ils pas de m’impressionner et de m’en mettre plein la vue ?  Ils respirent fort, à peine se touchent ils que déjà ils font de grandes chutes bruyantes et spectaculaires qui paraissent inutiles. Est-ce de la frime ?

 

Après 1h30 et un ultime salut (on ne peut pas dire que la politesse fasse défaut aux pratiquants) je descends du tapis.

Je n’ai pas tout compris, ils disent qu’ils font les prises en rapport avec des élément dont le tableau est affiché contre le mur, la terre, l’eau et le feu, moi qui suis jardinier ça m’interpelle mais ce n’est pas pour autant que j’y vois plus clair. Mais le comble c’est lorsqu’ils expliquent un autre tableau qui est accroché au mur également, un grand cercle partagé en deux, rouge d’un côté, et blanc de l’autre, le tao je crois, j’ai eu l’occasion de lire des trucs là-dessus ça m’intéresse un peu plus, mais là où je décroche c’est lorsqu’ils disent que ce tableau aussi est en relation avec ce que l’on fait sur le tapis.

Je n’ai pas l’impression d’avoir appris grand-chose, mais malgré tout, ce qu’ils expliquent m’intrigue et ce qu’ils font est très beau. Pourtant ce ne sont pas tous de supers athlètes, je dois pouvoir en faire autant. Cela ne me couterait rien d’essayer. A cœur vaillant rien d’impossible. Je reviendrai donc tout au long de la saison.

 

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J’ai maintenant une année de pratique et je crois que j’ai presque tout compris.

Personne ne frime au WA-JUTSU, même la hiérarchie des ceintures n’accorde pas de privilège. Je sais tomber (ou presque), depuis debout et dans tous les sens. Je connais maintenant le plaisir que procure une respiration bien coordonnée à la technique et au déplacement (tout en expiration). Je sais que les chutes spectaculaires et bruyantes permettent d’éviter de forcer une articulation ou de recevoir un mauvais choc sur le corps. Et ces saluts ? C’est une marque de respect pour son partenaire (parce que j’ai appris aussi que ce n’était pas un adversaire, mais un partenaire) c’est aussi une façon bien simple de dire « bonjour » à tout le monde en même temps. Quand a ces techniques qui me paraissaient inutiles et inapplicables et bien j’en connais maintenant toutes leurs significations et leur rapport avec l’élément terre et le tao, même que plus tard ils m’expliqueront d’autres techniques et leurs rapports avec l’élément eau.

Mais au wa-jutsu j’ai aussi appris à faire preuve de patience. Il faut beaucoup pratiquer. Être persévérant. 

A présent comme tout wa jutsuka, je pratique avec de plus en plus de plaisir. J’ai rencontré des gens simples et bien intentionnés et qui, comme moi maintenant, sont passionnés par l’infini richesse de cet art martial, que je découvre chaque fois un peu plus.

Mais ai-je appris à me battre ? Je marche à présent dans la vie d’un pas plus léger et, étrange retour des choses je ne sais plus très bien si cela est toujours primordial.

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